Je pense que faire son « Coming Out » surtout auprès de ses parents relève d’une grande peur d’être rejeté ou voire même être mis à la porte. J’ai aussi appréhendé cela avant de m’ouvrir à mes parents car dans ce monde hétéronome, il est très mal vu d’être pédé, gouine, bi, bref d’être hors-normes.
Après avoir subi différents types de violences durant mon adolescence, je redoutais le pire en faisant mon « Coming Out », je me disais que mes parents ne me comprendraient pas car ils sont issus d’une génération assez orthodoxe.
Après cet épisode, nous n’avons plus évoqué ce sujet même si ma mère me dévisageait constamment.
Mon « Coming Out » s’est fait en plusieurs phases. Effectivement, j’ai décidé de tâter le terrain avant de me lancer pour éviter de m’enfoncer ou de me faire éjecter de la maison. J’ai donc commencé à poser des questions sur la problématique LGBT dans sa globalité à l’âge de 14 ans à mes parents pour recueillir leurs opinions personnelles. Certes cela à éveiller des soupçons ; surtout chez ma mère qui n’a pas tardé à questionner ma sexualité même si j’ai nié tout en bloc pour me protéger dans un premier temps. Mais j’ai fini par lui avouer mon lourd secret quelques mois après notre confrontation en présence de ma cousine qui était à l’époque ma confidente. Ma mère était si indifférente et froide, tenant son cellulaire entre les mains et me lâcha sèchement de ne rien relever à mon père. Après cet épisode, nous n’avons plus évoqué ce sujet même si ma mère me dévisageait constamment.
Ce n’est que quatre ans plus tard soit à l’âge de 18 ans que je franchis le cap pour en parler à mon père qui comparé à ma mère, a eu une réaction plus humaine et tendre à mon égard. Quand je lui ai avoué mon homosexualité, il m’a pris dans ses bras et il m’a chuchoté à l’oreille que cela ne changera rien car je serai toujours son fils. Même s’il a ajouté qu’il souhaiterait que je n’en parle pas à toute la famille pour l’instant, chose que je compris.
Tout ça pour dire que parfois, il faut essayer car qui ne tente rien n’a rien. Aujourd’hui, j’ai 23 ans, je suis un jeune homme plus au moins épanoui malgré les hauts et les bas de la vie quotidienne. Mes parents ne semblent pas être déranger par ma sexualité et nous n’en parlons même pas car je pense que c’est uniquement un aspect de mon identité qui ne doit pas prendre le dessus dans mon quotidien.