Elections 2019 : Quand la bataille des idées devient des « Womengates » et des « LGBTgates » !
Les élections de ce jeudi 7 Novembre 2019 étaient d’un enjeu et des particularités extraordinaire. Entre continuité, liberté, rupture, intégrité dans cette quête du pouvoir politique, les radars des « pundits » politiques s’affolaient plus nous nous rapprochions de l’échéance. Le verdict : un gouvernement de continuité avec des nouvelles têtes plébiscité par environ 28% de la population (37% de 76% de l’électorat) … En toute humilité, la démocratie – cette liberté de s’exprimer, ce rejet du pouvoir coloniale face à l’oppression pour lesquels nos feus tribuns ont milité – ne peut avoir tort. Le vœu de l’électorat est sacré.
Hélas, durant cette campagne, avec les enchères ici et là, les idéologies, les valeurs, la culture, les projets de société, défendre un bilan (?) ont laissé place à la démagogie et des coups bas avec des enchaînements des « gates » qui ne laissent pas la population inattentive. Le ras-le-bol des 72% parle par lui-même.
Entre des « deep fakes » ; les collatéraux : femmes et LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Trans) ! Nous nous demandons quel intérêt il existe pour la population en cela ?
« Womengates » : Quand la femme n’a plus d’identité
Nul des trois partis ont aligné 50% des candidates femmes se contentant de 20% de candidates malgré que les femmes constituent vers les 50% de la population. Celles qui se sont indignés l’ont fait par amertume de ne pas avoir de tickets. D’autres, par frayeur ou dégoût d’une campagne malsaine : Femme, tantôt maitresse ; femme, tantôt danseuse ; femme, tantôt cuisinière ; femme, tantôt femme ! Certes, nous décrions, avec justesse, la silence des « untiketable » femmes face à cette campagne. La femme ne se définit pas par l’homme qui la côtoyé ; ni par le patronyme. La femme est une personne à part entière, avec son nom, son identité, ses droits, ses libertés.
Femme, activiste, travailliste, militante, socialiste, démocrate, où étiez-vous quand la femme fut trainée comme objet pour assouvir à une masculinité toxique frôlant même du voyeurisme et de divertissement durant cette campagne ? Nous, qui espérons des femmes émancipées et renforcées pour prendre position, sommes restes sur notre faim.
Nous espérons, l’échéance derrière nous, que nos élues et élus œuvrent à ce que l’égalité des droits pour les femmes progressent ; y compris à travers un « Children’s Bill » reformulé et y compris à travers un « Gender Equality Bill » parmi d’autres ; les deux ayant eut le soutien technique de la Délégation Européenne à Maurice.
« LGBTgates » : politique homophobe
Durant les derniers jours nous avons aussi observé des groupes politiques minuscules et sectaires ; y compris quelques activistes des partis mainstream ; se déferlant sur les réseaux sociaux dans l’espoir la plus insolite pour ratisser des votes communautaires ; non pas sur un programme pour améliorer le quotidien des votants qu’ils ciblent, mais dans l’espérance d’un vote contre les personnes LGBT ; ou les partis politiques qui soutient les droits démocratiques et les libertés des personnes LGBT en tant qu’humain comme tout autre citoyen.
Pour rappel, durant ces dernières décennies, les politiques nationaux et internationaux évoluent favorablement vers l’émancipation des personnes LGBT. La République Mauricienne ne peut être exception à la mouvance dans la globalisation. Sans faire impasse à la lutte égalitaire LGBT avant 2000 à Maurice, pour citer quelques un parmi beaucoup depuis :
- 2000-2005 : Les politiques autour du VIH pour inclure les personnes homosexuelles et bisexuels ;
- 2006 – 2010 : Les lois du travail qui incluent le principe de non-discrimination, du traitement égal, et du non-harcèlement par rapport aux personnes de différentes identités incluant les personnes LGBT y compris des politiques dans la fonction publique incluant les principes de non-discrimination envers les personnes LGBT ;
- 2011 – 2014 : La promulgation de la loi sur l’égalité des chances qui inclue aussi, entre autres identités, les personnes LGBT ; et le don de sang possible même pour les personnes homosexuelles ; et,
- 2015 – : L’inclusion des personnes trans dans les politiques nationaux autour du VIH et l’avancement du traitement hormonal dans les hôpitaux publics.
Alliance et mésalliances, sans exceptions, tous des partis qui furent réélus ont voté en faveur des droits égaux des personnes LGBT à Maurice malgré les quelques blocages politiques et à cause de la peur infondée des « sensibilités socio-ethniques » durant le précédent mandat du gouvernement sortant.
Et nous avons un chantier à abattre et un long chemin qui reste à faire. Dans l’immédiat : la décriminalisation de l’homosexualité et la protection contre les violences et crimes de haines envers les personnes LGBT à Maurice. Le gouvernement sortant avait pris engagement auprès du Conseil de Droit de l’Homme des Nations Unies en 2017 et la Revue Périodique Universelle en 2019. Qui dit continuité dit aussi honorer ces engagements pour les politiques internationales. Le Young Queer Alliance verra à ce que les engagements prises soient respectés.
Les personnes LGBT et les femmes sont des citoyens comme tout autre. Mauriciens et mauriciennes ; militants, militantes ; travaillistes ; socialistes ; démocrates ; notre nation ne peut se bâtir sans promouvoir nos valeurs d’égalité et de libertés face à des incompréhensions et la haine envers autrui. Les discriminations, le rejet, ce sens du manque d’appartenance à la société, le manque des chances égaux, le manque des libertés ; nous les vivons tous de par nos différences. Rompons-nous de nos cases et cessons nos biaises. Ouvrons-nous envers nos citoyens pour l’échange et la compréhension.
Une ile Maurice pour tous : La nation, libre et dans toute sa diversité, progressera ainsi.